mardi 29 mars 2016

Nom de code: Projet333



Le Projet 333 a été inventé par une américaine,  Courtney du site Be more with Less.
Dans la forme c’est une histoire de tri, dans le fond une histoire de Minimalisme.
Il s’agit de s’habiller avec 33 vêtements (chaussures/accessoires) pendant 3 mois.
Ca a l’air hyper difficile comme ça mais en fait c’est très simple puisque nous ne portons que 20% de notre garde-robe. Donc si vous avez 100 fringues et accessoires, 33 vêtements c’est 30% !! Haha !

Pourquoi faire ?
1) Gagner du temps le matin : plus on a de choses, plus le choix est compliqué et vous l'avez remarqué: moins on a de choses à se mettre!
2) Se débarrasser des « au cas où » une bonne fois pour toute !
Au cas où je deviendrais un jour demoiselle d’honneur ? Au cas où j’aime enfin le violet ? Au cas où Christian Grey m’emmène en hélicoptère? Si ma tante en avait…
3) Se faire du bien : trier sa maison c’est se libérer l’esprit, c'est reconnu!

Dans trois jours je me lance dans le Projet333 voilà comment j’ai procédé.
 

Attention : On ne compte pas les tenues de sports, maillots de bain, sous-vêtements, pyjamas, uniformes de travail et les bijoux (qu’on n’ôte jamais comme alliance, bague de fiançailles etc.)

1) J’ai vidé mon armoire et j’ai tout posé sur mon lit.  

a) J’ai remis dans l’armoire ce que j’aimais, ce que je portais souvent, ce qui me va bien donc les pièces reconduitent une année sur l'autre. Mes évidences : 15
b) Mais aussi les nouveautés achetées cet hiver ; quand on n’a pas le choix que de les porter c’est vraiment l’idéal pour les tester « sur le terrain »! Mes dernières acquisitions : 11
c) J’ai gardé aussi les pièces que je n’ai pas portées l’année dernière : si elles ne le sont pas durant ces trois mois, cela fera deux ans sans voir la lumière du jour, elles devront partir. Dernière chance : 2
d) J’ai choisi un manteau, une écharpe et quatre paires de chaussures. Les indispensables : 5

15+11+2+5=33 le compte y est!

3) J’ai mis dans un carton tout ce que je gardais mais ne remettrai pas avant l'hiver prochain. « Et si je gardais deux trois gros pulls… au cas où… ? » Pas question! Je garde un gros gilet, je mettrai un chemisier en dessous et un t-shirt ou deux en plus si il faut. 

Le carton a ensuite été fermé et ne sera plus ouvert. Il faut donc bien bien choisir ses vêtements et accessoires au préalable quitte à faire le tri plusieurs jours avant de commencer le challenge… Si une pièce sort de la sélection après le début du Projet333 elle ne peut être remplacée.

4) Les choses qui restent dont je ne veux plus je les donne à ma fille, les revends, vont chez une amie pour ses filles, Emmaus ou au recyclage.

Pas de place pour le sac à main, tant pis je n’en prendrai pas. « Mais comment fait elle ? » Quatre choses dans les poches seulement ! Si jamais je devais vraiment en avoir besoin et en prendre un, je supprimerai un article du projet et le remplacerai par le sac. C'est la seule porte de sortie que je m'autorise.

C'est idiot mais je ne sais pas si je vais tenir autant de temps avec si peu de choses, alors que je porte toujours les mêmes fringues! Et je suis certaine que vous vous dites les mêmes choses...!
 Au bout des trois mois je ferai le bilan. Qu’est ce que j’ai pas mis ? Qu’est ce que je n’aime plus ? Qu’est ce qui est trop grand ? Passé de mode ? Qu’est ce qui m’a manqué ? Qu’est ce que je peux plus voir ? Est ce que 33 est assez? Trois mois n'est-ce pas trop long? 

Dernière revue de paquetage dans deux jours...! 

Si vous souhaitez une autre idée au sujet du tri direction la capsule wardrobe de My Slow Life ici

A suivre. 


jeudi 17 mars 2016

Le Minimalisme passif.

Nous naissons minimalistes.
Les sourires et baisers de nos parents en plus des besoins vitaux, nous suffisent largement, même sans tous naitre sous la même étoile. Dans notre société d'hyper consommation, les distributeurs nous dévorent petit à petit avec une mécanique bien huilée appelée Marketting afin de nous faire dépenser au-delà de nos moyens 365 jours par an. "Vous êtes uniques... vous le valez bien... vous méritez le meilleur pour vous et vos enfants...!"

Il y a plusieurs mois, j'ai reçu comme cadeau le dernier téléphone d'Apple. Ecran large, grosse mémoire, léger comme une plume, des courbes à tomber, le rose: un petit bijou! Je n'ai pas exploité sa dernière version et ses capacités mais c'était un bel objet qui correspondait à toutes mes attentes.

Un vendredi, il n'y a pas si longtemps, j'ai quitté mon travail plutôt que prévu, j'ai donc décidé de me rendre au cinéma des Halles afin de voir enfin Demain, le film documentaire récemment césarisé. J'ai emprunté la ligne B du RER au départ de la gare du nord, Oats in the Water dans les oreilles. J'étais heureuse d'avoir enfin trouvé un créneau et un peu de temps pour moi.
En descendant du train, la musique s'est arrêtée. J'ai pensé ne plus avoir de batterie mais c'est lorsque j'ai vu le fil de mes écouteurs pendre devant moi que j'ai compris que mon téléphone avait disparu. Profitant de la foule, de ma main dans une autre poche et du son dans mes oreilles, quelqu'un a subtilisé mon iphone. Un quart de seconde je me suis sentie perdue.
J'ai mis plus de temps à retrouver la ligne pour revenir sur mes pas que de m'y rendre: la station Châtelet les Halles est aussi réputée pour être un vrai labyrinthe que pour ses multiples trafics! (Les Parisiens sont moins méfiants que les touristes et les provinciaux). Je suis retournée au travail afin de pouvoir récupérer mon téléphone professionnel et joindre mon mari pour qu'il puisse le plus rapidement possible appeler mon opérateur et bloquer la ligne. Le pauvre a passé toute la soirée à changer tous les identifiants d'achats en ligne et connexions divers. Une manoeuvre parfaitement inutile car au moment même où je déposais plainte au commissariat de la gare du nord, mon téléphone était déjà dans les mains d'un nouveau propriétaire.

J'ai ressenti de la peine, car je connais la valeur des choses et si je suis bien née, nous avons le sens de l'effort, du sacrifice et de la remise en question, nous travaillons dur depuis toujours pour avoir la vie que nous avons. "Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins*."
J'ai ressenti de la tristesse, car je déteste les injustices.
J'ai ressenti de la haine pour Paris, son RER B, sa population, sa police, sa station Châtelet les Halles, mon travail...

Le lendemain mon mari m'a demandé si je voulais de nouveau acquérir un nouvel Iphone 6. Sans penser au risque que je pouvais me le faire voler de nouveau -la foudre tombe rarement deux fois au même endroit, j'ai refusé.
Parce que j'ai pu retrouver ma ligne téléphonique et un téléphone de la même marque (deux gammes en dessous, deux tailles en moins) qui me convient parfaitement, même si à cause d'un bug l'écriture de mes SMS est parfois très aléatoire orthographiquement!
Aussi, je me suis rendue compte que je ne suis vraiment pas attachée aux objets car je ne cherche pas à les remplacer à l'identique lorsque je ne les ai plus; si je n'avais pas hérité de l'ancien Iphone 5C de ma fille, un vieux Black Berry m'aurait convenu parfaitement.
A l'heure où j'écris ces lignes, je ne suis pas décidée à reprendre un nouvel Iphone 6S. Je ne retrouverai pas le plaisir que j'ai eu la première fois, lorsque je l'ai déballé et que je l'ai eu dans les mains. Je ne veux pas en reprendre un, car je serais donc blasée (sentiment guidé par le Marketting et le matérialisme) et je ne veux pas banaliser les objets quelque soit leur valeur.

Je suis devenue philosophe avec l'âge, je n'ai jamais été rancunière et j'essaye de trouver du positif aux mauvaises expériences de la vie, c'est ainsi que je grandis. C'est pourquoi je souhaiterais dire aujourd'hui à l'ordure qui a plongé sa main dans ma poche: "Je suis née Minimaliste et j'ai grandi Minimaliste. C'est une valeur avec laquelle je vieillirai et très cher Monsieur (ou Madame) c'est quelque chose que vous ne connaitrez jamais car ce geste impie vous a été guidé par des sentiments que vous ne maitrisez pas, dont vous ne connaissez certainement ni l'orthographe, ni le sens: l'envie, la paresse, la luxure et l'orgueil. Monsieur (Madame) je vous souhaite de continuer à survivre parmi vos pêchers."

*Jean de La Fontaine, Le Laboureur et ses enfants.