Françis
adore se promener. Toujours partant pour découvrir de nouvelles odeurs ou des herbes
purgatives, il me devance toujours d'un mètre sur les chemins pédestres de la
forêt domaniale. D’habitude, je parcours les mêmes chemins en petite
foulée me concentrant sur ma respiration, les racines ou les flaques de boue.
Cette fois-ci j’ai eu envie de donner un autre sens à ma promenade et j’ai ramassé
tous les détritus que j’ai croisés sur notre chemin et le fossé. J’ai rempli
mon sac. J’ai pensé prendre un sac poubelle la prochaine fois, mais une fois
rempli je n’aurai pas la force de le porter. J’ai tout trié une fois à la
maison.
La
première chose que j’ai ramassée a été ce briquet jaune, ont suivi des emballages
de bonbons, des canettes, des banderoles de courses à pieds, une couche sale,
des sacs plastiques, des morceaux de voitures, une bouteille d’eau, des lingettes...
J’ai
essayé de m’imaginer les quelques secondes précédant l’abandon de chacun de ces
déchets trouvant parfois des excuses aux coupables. L’homme n’est peut-être pas
aussi mauvais que je le pense. Le briquet est surement tombé d’une poche. C’est
dimanche, on fait une promenade dans la nature, on est bien, la vie est belle,
on s’allume une petite cigarette et pensant remettre son briquet dans la poche
arrière de son jean, il tombe par terre.
Tout un
tas de questions m’ont traversées la tête. Pourquoi les organisateurs de la
course n’ont ils pas pris soin de décrocher les banderoles nouées aux
branches ? Pourquoi jeter sa canette vide dans le fossé ? Pourquoi ôter
la couche sale des fesses de son enfant puis l’abandonner sur le côté? Pourquoi
n’ai-je ramassé qu’un seul mégot de cigarette ? Les fumeurs sont-ils plus
sensibles à l’écologie que les buveurs de soda ? Et si c’était le vent qui
charriait toutes ces saletés jusque dans la forêt ? Pourquoi la mairie ne
fait-elle pas nettoyer cette propriété plus souvent ? Suis-je la seule à
ramasser ces déchets ? Pourquoi est-ce que je m’emmerde à nettoyer les
déchets des autres ? Est-ce qu’on peut encore sensibiliser des gens qui
n’en ont rien à faire ?
Une chose
est sure, si ce n’est l’homme qui laisse toutes ces ordures dans la nature,
alors j’aurais trouvé des billets de banque, des pièces d’or ou des bijoux.
Cette
forêt est à l’image de la société actuelle: l’homme consomme très rapidement
puis il se débarrasse.
Je
retournerai dans cette forêt avec Françis parce que nous adorons nous y
promener et dans la poche c’est sur il y aura un sac.
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