mercredi 13 janvier 2016

Maintenant ou jamais.

Le concept du zéro déchet implique principalement de réutiliser les choses dont on ne se sert pas et ipso facto de réparer celles qui sont cassées et de détourner des objets de leur fonction.
Depuis que j’ai nettement diminué le volume de nos déchets j’ai augmenté sensiblement le volume de tout un tas d’autres choses sans intérêt au premier abord, voire ridicules et plongé à corps perdu dans le do it yourself. « Ce vieux pyjama tout déchiré pourrait un jour laver ma vaisselle… Je vais le garder !»
Chutes de tissus et de tulle (sacs en tissus, tawashi, bouillote sèche, lingettes démaquillantes, mouchoirs, chiffons) brosses à dents (nettoyer, gratter, brosser), bocaux en verre (stocker), écorces d’agrumes (désodoriser), rubans, lacets et liens divers (sacs de vrac), magazines et journaux (emballages), enveloppes utilisées (envois futurs), boites chaussures vides (colis postaux), draps anciens (sacs), pelotes de laine (balles séchantes) etc. Un volume d’objets pouvant être réutilisés a donc remplacé des déchets polluants et parfois non recyclables mais a envahi plusieurs rangements de la maison. A force de cumuler tout un tas de choses qui attendent de trouver potentiellement une seconde vie, le spectre du au cas où plane désormais au-dessus de mon toit. Fervente adepte de la notion qui suit, il est important que je me sorte de ce cercle vicieux de tout garder pour ne plus jeter car selon moi, même si ces deux concepts sont intimement liés ils ne peuvent cohabiter (longtemps).

Le concept du minimalisme implique principalement de se contenter de peu, de préférer de beaux objets de qualité dont on ne se lasse pas et qui durent plus longtemps.
Je désencombre depuis quatre mois, j’ai fait sortir de la maison plus de cinq cents objets sans jeter, j’ai mis au recyclage des documents qui font partie de mon passé, j’ai vendu des vêtements que j’aimais bien mais que je ne portais pas, je dois avoir dix livres, une paire de draps pour chaque lit, deux sortes d’assiettes et sept culottes. J’utilise trois produits naturels et écologiques pour laver l’ensemble de la maison. J’ai peu d’amis, tri régulièrement les photos dans mon téléphone, achète volontiers d’occasion, me contente du minimum pour manger et tente d’être heureuse tous les jours avec ce que la vie m’offre de petits kifs.

Je n’ai pas l'utilité de vingt bocaux, une dizaine suffisent. Je trouverai toujours un vieux vêtement à transformer en tawashi au moment venu.  Je n’ai besoin que de trois sacs en tissus pour les légumes et trois plus petits pour l’épicerie sèche, un panier en osier convient parfaitement pour les courses de la semaine. J’ai trois flacons de désinfectants au citron, le vinaigre d’alcool seul suffit j’ai juste besoin de le sortir du tiroir, cinq enveloppes déjà utilisées couvriront largement ma correspondance tout un semestre, un seul journal me permet de fabriquer six sacs cadeaux, mes magazines remplaceront les reliques de salles d’attente, je ne ferai sans doute jamais les confitures moi-même dans ma prochaine vie, les bocaux doivent être recyclés.


Toutes ces choses que l’on garde en bonne conscience pour ne pas jeter, toutes ces choses que nous cumulons et qui nous encombrent pour de futurs probables DIY  ou home made et bien ces choses doivent remplacer ou réparer sur le champ ou disparaître car nous n’avons pas assez de toute notre vie pour toujours tout cumuler et transformer. Et le concept même de la simplicité volontaire telle que l’a décrite Epicure il y a plusieurs siècles: la Vie c’est maintenant ou jamais.

4 commentaires:

  1. Merci pour ce billet ! Moi qui ai déjà du mal à désencombrer, je trouve que le "ça peut servir" est une bonne excuse pour garder et garder encore !!!!! Donc tu as raison. Il faut se retenir. ;-)
    Belle soirée !

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  2. Et voilà pourquoi le premier pas vers le zéro déchet est refuser. C'est la façon la plus rapide de ne pas se retrouver avec des choses qu'on garde "au cas où"
    Les magazines on les emprunt à la bibliothèque, une fois lus on le rend et la question de recycler ou garder ne se pose même pas!
    Quand je fais moi même la confiture, c'est la même chose, j'évite que des nouveaux bocaux rentrent à la maison et je me pose passé la question de si je doisle ggarder, le donner ou le recycler, parceque tout simplement j'en ai pas :-) bon courage c'est pas facile le zéro déchet et le minimalisme dans cette société, tiens bon!!

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  3. Merci pour la petite piqûre de rappel de l'intérêt du zéro déchet ; moi aussi je m'encombre pour rien, et tu viens de me le faire comprendre, en plus de donner des clés pour réagir ! Merci ;-)

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  4. Merci pour la petite piqûre de rappel de l'intérêt du zéro déchet ; moi aussi je m'encombre pour rien, et tu viens de me le faire comprendre, en plus de donner des clés pour réagir ! Merci ;-)

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