dimanche 10 janvier 2016

Promenons-nous.


Françis adore se promener. Toujours partant pour découvrir de nouvelles odeurs ou des herbes purgatives, il me devance toujours d'un mètre sur les chemins pédestres de la forêt domaniale. D’habitude, je parcours les mêmes chemins en petite foulée me concentrant sur ma respiration, les racines ou les flaques de boue. Cette fois-ci j’ai eu envie de donner un autre sens à ma promenade et j’ai ramassé tous les détritus que j’ai croisés sur notre chemin et le fossé. J’ai rempli mon sac. J’ai pensé prendre un sac poubelle la prochaine fois, mais une fois rempli je n’aurai pas la force de le porter. J’ai tout trié une fois à la maison.

La première chose que j’ai ramassée a été ce briquet jaune, ont suivi des emballages de bonbons, des canettes, des banderoles de courses à pieds, une couche sale, des sacs plastiques, des morceaux de voitures, une bouteille d’eau, des lingettes...
J’ai essayé de m’imaginer les quelques secondes précédant l’abandon de chacun de ces déchets trouvant parfois des excuses aux coupables. L’homme n’est peut-être pas aussi mauvais que je le pense. Le briquet est surement tombé d’une poche. C’est dimanche, on fait une promenade dans la nature, on est bien, la vie est belle, on s’allume une petite cigarette et pensant remettre son briquet dans la poche arrière de son jean, il tombe par terre.
Tout un tas de questions m’ont traversées la tête. Pourquoi les organisateurs de la course n’ont ils pas pris soin de décrocher les banderoles nouées aux branches ? Pourquoi jeter sa canette vide dans le fossé ? Pourquoi ôter la couche sale des fesses de son enfant puis l’abandonner sur le côté? Pourquoi n’ai-je ramassé qu’un seul mégot de cigarette ? Les fumeurs sont-ils plus sensibles à l’écologie que les buveurs de soda ? Et si c’était le vent qui charriait toutes ces saletés jusque dans la forêt ? Pourquoi la mairie ne fait-elle pas nettoyer cette propriété plus souvent ? Suis-je la seule à ramasser ces déchets ? Pourquoi est-ce que je m’emmerde à nettoyer les déchets des autres ? Est-ce qu’on peut encore sensibiliser des gens qui n’en ont rien à faire ?

Une chose est sure, si ce n’est l’homme qui laisse toutes ces ordures dans la nature, alors j’aurais trouvé des billets de banque, des pièces d’or ou des bijoux.
Cette forêt est à l’image de la société actuelle: l’homme consomme très rapidement puis il se débarrasse.

Je retournerai dans cette forêt avec Françis parce que nous adorons nous y promener et dans la poche c’est sur il y aura un sac.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire