vendredi 29 janvier 2016

Revue de paquetage.

50 pièces été/hiver
Deux rangées du haut, achetées neuves.
Deux rangées du bas, achetées d'occasion.
J'ai commencé à acheter de la sape d'occasion le jour où j'ai vendu mon lave-vaisselle sur un site d'enchères. J'avais besoin de m'habiller correctement après mon deuxième accouchement en attendant de retrouver ma taille de jeune fille.
En 2004 je ne connaissais rien à la mode et pour moi entre les enseignes Made in China et la haute couture il n'y avait rien que le vide intersidéral. A l'époque je n'avais pas les moyens de m'y intéresser et mon mari n'y connaissait rien, le pauvre il n'avait aucun gout*. (*Sa mère l'habillait chez Leclerc. N.D.A.)
N'ayant pas accès aux marques des podiums, je me suis prise au jeu des enchères et acheté des fringues fabriquées en Asie. Des basiques en acrylique ou polyester sans caractère. Des choses sympas en boutique mais qui se transformaient en des choses immondes au fur et à mesure des lavages. Durant mon congés parental je ne sortais que pour récupérer la grande en maternelle, ça faisait le job comme on dit.


Un jour je suis allée me promener au Bazar de l'hôtel de ville et j'ai découvert qu'entre Promod Camaïeu et les défilés il existait un monde avec tout un tas de marques sympas! Un peu plus cher certes mais avec des pulls plus doux, des jeans qui tombent bien. Je suis rentrée chez moi, j'ai cherché sur ebay les marques que j'avais repérées et j'ai acheté des vêtements d'occasion 70% moins cher.
J'ai pu agrandir mon stock et essayer des tas de marques: Levi's, Diesel, Le temps des Cerises, Cop Copine, Lancel, Lonchamp... Chaussures ou sacs à mains je me suis retrouvée avec un dressing à en faire pâlir les modeuses! Je n'avais plus de place dans l'armoire alors j'ai ajouté un portant dans le bureau; j'ai possédé plus que ce que je pouvais porter dans toute une vie. Quand la forme ne me plaisait pas ou que la couleur était plus bizarre en vrai qu'en photo je renvoyais ou revendais dans la foulée, avec une petite marge qui me permettait d'acheter encore plus. Un turn off bien rodé qui a duré des années. 
Après cela impossible pour moi d'acheter neuf au prix fort. Combien ce pantalon à 49,90€ a -t-il été acheté? 4,9€? Combien pour les petites mains? 49 cents? Alors on nous vole de combien? Combien de litres de pétrole pour cette bouse? C'est bien avec du polyester qu'on fait des bouteilles plastique, nan? J'ai été sans pitié pour les marques industrielles. Sans parler des vendeuses de chez Zara qui se prennent pour Beyonce et qui se crêpent le chignon devant les clients... 

J'ai décidé de monter encore en gamme (Maje, Sandro, Zadig...) le jour où j'ai croisé dans la rue une jeune adolescente qui portait fièrement un t-shirt rose beaucoup trop petit pour elle. Un t-shirt que j'avais acheté à -60% au BHV -de la marque Diesel ou Lee Cooper, deux semaines auparavant... Je pensais avoir fait une bonne affaire, une autre avait eu la même idée que moi. Je suis rentrée, j'ai mis le t-shirt en vente et j'ai tiré un trait sur les grands magasins et le prêt à porter moyenne gamme. 
Au fil du temps, grâce au site d'enchères j'ai appris à connaitre des marques comme Chloé, Isabel Marant, Margaux Lonnberg ou Roseanna. Des marques de prêt à porter que je ne peux pas me permettre d'acheter neuves mais qui sont accessibles d'occasion. Et puis on porte toujours les mêmes vêtements alors autant qu'ils soient beaux, non? Alors j'ai décidé d'avoir peu mais plus cher et de meilleure qualité: posséder un pull à cent cinquante euros plutôt qu'une dizaine à 39€. Et surtout que je ne retrouverai pas sur le dos tout le monde. 

Je comprends l'engouement du shopping. On s'évade seule après le travail ou on flane avant un rendez-vous, on a besoin de se changer la tête, on se laisse tenter par une enseigne ou une promotion, on veut se faire plaisir, on essaye des vêtements, on se sent exister en achetant, on a envie de se trouver belle! Et quand on se promène entre copines l'excitation générale dope les achats souvent complètement superflus!
J'ai les mêmes envies que tout le monde, seulement je ne prends plus ma voiture pour aller dans le centre ville, je me connecte à ebay, vinted ou le boncoin. Je connais mon corps j'ai la chance qu'il ne change pas et sais exactement ce qui me va! J'achète les yeux fermés! 
Je suis devenue accro aux bonnes affaires: les filles qui se débarrassent et qui vendent pour rien, les annoncent qui finissent à pas d'heure et dont je demande le retrait de la vente (en invoquant une excuse bidon, voire une urgence farfelue), je négocie le prix systématiquement quand l'objet n'est pas vendu, je traque les objets dont les photos sont mal prises et qui ne se vendront pas... J'achète, puis je revends, je fais souvent des bénéfices, parfois des opérations blanches, je porte rarement les mêmes pulls d'une année sur l'autre et si dans un rayon de quinze kilomètres je croise le même pull que moi sur une fille, c'est que c'est la mienne.

A suivre. 


1 commentaire:

  1. Coucou, je suis complètement d'accord mais je n'arrive pas à faire 50 pièces... C'est trop dur ^^ j'exagère un peu mais j'arrive pas me dire que celui la je ne vais pas le regretter ou que je vais le mettre avec ça alors qu'il dort depuis plus d'un an dans ma penderie

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